"Federazione Anarchica Informale" récidive et laisse un message

Italie: un colis piégé intercepté à Rome, une semaine après une explosion

 ROME - Un colis piégé a été intercepté jeudi à Rome au siège d'une agence d'Equitalia, organisme public chargé de la collecte des impôts, déjà touchée par l'explosion d'un engin similaire la semaine dernière, ont annoncé les médias italiens.

Le colis a été remis à des spécialistes de la police qui ont établi la présence d'un engin explosif.

Nous avons été appelés ce matin à la suite de la découverte d'un colis suspect. Nous sommes encore en train de l'examiner et nous pouvons dire pour le moment qu'un peu de poudre sombre en est sorti, a déclaré à l'AFP le service de presse de la police de Rome.

Selon les médias, l'enveloppe blanche, qui portait juste une adresse générique d'Equitalia sans aucun nom spécifique, contenait également un détonateur.

Le chef du gouvernement Mario Monti a fermement condamné l'énième acte criminel commis contre des personnes qui ne font que leur devoir au service des institutions et du pays, selon un communiqué.

Vendredi dernier, un colis piégé, dont l'envoi a été revendiqué par le groupe des anarchistes italiens de la FAI (Federazione Anarchique Informel), avait explosé au siège d'Equitalia, blessant son directeur général.

L'enveloppe contenait un message de la FAI indiquant: ne te suicide pas, rebelle-toi: mort aux usuriers.

Il y a huit jours, une lettre piégée contenant un dangereux explosif avait été adressée à Francfort au patron de la première banque allemande, Deutsche Bank, Josef Ackermann, mais avait été détectée à temps.

Lundi, une enveloppe piégée adressée à l'ambassadeur et postée en Italie avait été désamorcée à l'ambassade de Grèce à Paris.

Selon le site du Corriere della Sera, l'examen de la poudre du paquet découvert ce jeudi a été positif, confirmant qu'il s'agissait d'un colis piégé. L'enveloppe serait semblable à celle du colis qui avait explosé vendredi dernier, selon la même source.

Le colis adressé à Francfort avait été également revendiqué par la FAI qui commet ce type d'actions en Italie depuis les années 2000, ciblant les administrations, des personnalités, les carabiniers, la police, l'université, des prisons, des ambassades...

Dans une lettre de revendication, manuscrite et en italien, cachée dans la lettre piégée, l'organisation évoquait trois explosions contre des banques, banquiers, des tiques et des sangsues, avait alors indiqué la police allemande.

La FAI avait visé en 2003 la Banque centrale européenne (BCE), avec une lettre piégée qui n'avait pas fait de victime.

Le 21 décembre de la même année, deux bombes avaient explosé à Bologne (centre-nord de l'Italie), dans deux bennes à ordures à moins de 100 mètres du domicile de Romano Prodi, à l'époque président de la Commission européenne.

Six jours plus tard, toujours à Bologne, M. Prodi avait reçu un colis incendiaire adressé à son épouse et qui avait pris feu dans ses mains, sans le blesser.

Début janvier 2004, trois paquets contenant des explosifs sont adressés à des dirigeants du Parlement européen et, dans les mois et les années qui suivent, la FAI a continué ses attaques, sans faire de victimes, contre les membres des forces de l'ordre.


(©AFP / 15 décembre 2011 17h30)